L’imposition d’une citerne peut potentiellement être associée aux articles du Code du Développement Territorial (CoDT) portant sur la gestion des risques naturels tels que l’inondation, notamment l’article D.IV.57. Les citernes peuvent en effet constituer un volume tampon ralentissant le mouvement des eaux lors de fortes précipitations. Ces dispositifs de stockage ou de rétention sont susceptibles d’atténuer les conséquences d’inondation (sous certaines réserves ou limites).
D’autres mesures moins spécifiques aux citernes mais visant plus largement la gestion des eaux pluviales et le cycle anthropique de l’eau sont parcontre bien présentes dans le Code de l’Eau. Citons les paragraphes 5 et 4 de l’article R 277 qui visent respectivement la séparation des eaux pluviales et des eaux usées pour toute construction neuve ainsi que le respect d’une hiérarchie des modes d‘évacuation des eaux pluviales.
Cette hiérarchie, inscrite dans le Code depuis janvier 2017, impose d’évacuer prioritairement les eaux de pluies dans le sol par infiltration (limitation de la mise en mouvement de ces eaux pluviales et du ruissellement en dehors de la parcelle dont elles sont issues). En cas d’impossibilité technique ou de disponibilité insuffisante du terrain, le rejet peut néanmoins être envisagé dans une voie artificielle d’écoulement ou une eau de surface ordinaire. Le rejet vers l’égout ne peut être envisagé qu’en dernier recours. Il s’agit de restreindre drastiquement les rejets vers le réseau d’égouttage puisque ces eaux claires sont susceptibles d’entraîner une surcharge des réseaux de collecte, d’accroitre les risques d’inondation mais également de diminuer l’efficacité des stations d’épuration en raison d’une dilution de la charge polluante.
Ces mesures du Code de l’Eau portent uniquement sur l’évacuation. Elles n’incitent donc pas ni ne créent d’obstacle au stockage temporaire de l’eau de pluie (citernes, stockage en toiture, etc.), puisque ces dispositifs se situent en amont du rejet.
Lors de la rénovation ou de l'agrandissement d'une maison, un système de récupération de l'eau n'est pas obligatoire. Mais l'installation d'une citerne peut être une bonne idée. Dans certaines municipalités, vous pouvez obtenir une subvention à cet effet. Le service de l’environnement de votre commune vous indiquera si vous entrez en ligne de compte pour celle-ci.
Le Belge moyen utilise environ 114 litres d'eau par jour. Sur ce total, 24 litres vont au bain et à la douche, 21 litres à la chasse d'eau des toilettes, 16 litres à la lessive, 11 litres à la cuisine et 6 litres à l'entretien. En utilisant l'eau de pluie pour les toilettes, l'entretien et la lessive, nous pouvons économiser jusqu'à 50 % de cette eau du robinet coûteuse.
D’un point de vue économique pour un ménage, l’installation d’un système de récupération et de stockage des eaux de pluie peut représenter un poste important lors de la construction d’une habitation. Si la consommation du ménage est relativement faible, le seuil de rentabilité ne peut être atteint rapidement. Les bénéfices économiques pour les propriétaires d’habitation ne peuvent dès lors être envisagés que sur le long terme.
D’un point de vue macro-économique et de l’impact financier sur les consommateurs reliés à la distribution publique d’eau potable, le placement d’un système alternatif participe à la diminution des recettes en matière de distribution d’eau. En effet, les recettes sont principalement constituées de ventes d’eau et de redevances d’abonnement. Le système du « coût-vérité de l’eau » vise à équilibrer les recettes et les charges des opérateurs dont la plupart sont des charges fixes. La consommation d‘eau de pluie se substituant partiellement à la consommation d’eau de distribution, le prix du mètre cube vendu doit nécessairement augmenter pour compenser les charges associées à l’assainissement d’eau non distribuée par les producteurs mais rejetées vers les stations. L’augmentation de prix ne se répercute donc pas de manière identique entre tous les usagers puisque les ménages qui n’utilisent pas l’eau de pluie ne vont pas pouvoir diminuer leur consommation d’eau de distribution.
Bien que de prime abord, l’utilisation de l’eau de pluie offre plusieurs avantages, elle ne constitue toutefois pas une panacée, du moins en ce qui concerne les prélèvements en eau, les pressions sur les ressources, l’écobilan et les aspects socio-économiques. Le bienfondé de l’utilisation de l’eau de pluie en substitut de l’eau potable de distribution, doit être évalué sur base de situations locales.
Pour réutiliser l'eau qui tombe sur votre toit, vous devez prendre les dispositions suivantes : installer une citerne, une pompe et un filtre. Une citerne peut être placée au-dessus ou au-dessous du sol et peut être fabriquée en plastique ou en béton. Habituellement, la citerne est déjà équipée d'un pré-filtre qui arrête les plus grosses impuretés.La pompe aspire l'eau de la citerne et l'achemine vers votre filtre.
Le filtre d'eau de pluie garantit l'élimination des odeurs et des couleurs désagréables de l'eau. Un filtre qui fonctionne en 3 étapes peut filtrer 3 fois plus de saletés.